La Youth America’s Cup

Entre le 22 août et octobre 2024, Barcelone accueillera non seulement les Challenger Selection Series, l'America's Cup Match entre le defender Emirates Team New Zealand et le Challenger victorieux, mais aussi la troisième édition de la Youth America's Cup (équipages mixtes âgés de 18 à 25 ans).

  • 2012
    Ange Delerce
    2012
  • 2014
    Enzo Balanger
    2014

    Enzo Balanger, skipper du France Orient Express – L’Oréal Racing Team sur la Youth America’s Cup

    Date de naissance : 8 octobre 2000
    Lieu de naissance : Les Abymes (Guadeloupe) 

    Passionné de voile dès sa plus tendre enfance, Enzo Balanger, qui a suivi une filière plutôt classique en Guadeloupe puis en Métropole, fait partie des marins les plus talentueux de sa génération. Déterminé et ambitieux, le licencié de La Pelle Marseille a passé avec succès les sélections avant d’être nommé skipper d’Orient Express – L’Oréal Racing Team pour la Youth America’s Cup.

    Originaire des Abymes (Guadeloupe), Enzo Balanger découvre la voile à six ans. « Le club était en bas de chez moi. J’ai commencé par faire de l’Optimist le mercredi après-midi. Ça m’a vraiment plu et j’ai commencé à naviguer un peu plus », raconte celui qui grandit sur l’île papillon jusqu’à ses 15 ans. Trois ans après ses premiers bords, Enzo se lance dans la compétition en Benjamin. Il a alors neuf ans « J’ai toujours été très compétiteur, même quand je jouais à la maison avec mon frère. Je suis directement devenu accro car c’était un environnement où je pouvais me mettre un peu de pression, avoir la boule au ventre avant un départ de manche. Ça me plaisait. Ça changeait du quotidien et je prenais du plaisir à être sur l’eau », confie-t-il. Très vite, il enchaîne les bons résultats et accroche notamment un titre de Champion d’Europe et de France à son palmarès. « J’ai eu la chance d’aller au Championnat d’Europe en 2013, où j’ai terminé dans le Top 20. L’année suivante, toutes les planètes étaient alignées et j’ai fait une très belle semaine en Irlande. Le dernier jour, on n’a pas couru car il y avait trop de brume et j’ai gagné. C’était une vraie délivrance et un grand moment. J’ai enchaîné avec une victoire au Championnat de France, c’était vraiment un bel été », se rappelle-t-il avec émotion.  

    Après un passage éclair par le Laser qu’il pratique pendant six mois, Enzo déménage en Métropole en 2015 et entre au Pôle Espoir de la Rochelle en 420. Le succès est une nouvelle fois au rendez-vous pour le jeune marin, associé à Gaultier Tallieu. Dès sa première saison en 2016 sur ce nouveau support, il est sacré vice-champion de France Espoir et signe son premier podium mondial en U17 en se hissant sur la 3e marche du podium. Ensemble, Enzo et Gaultier gagnent tout en France et participent au Mondial Jeunes ISAF 2018 en Chine où ils terminent 4e. Une belle performance que le duo réitère au Championnat du Monde de 420 en Australie deux semaines plus tard. Vice-champion d’Europe Jeune cette même année, il tourne la page du 420 sur une bonne note avant de s’essayer pendant un an au 470 pour « découvrir l’olympisme ».  

    Fort de ses expériences, « J’ai commencé le Moth à foil en 2018 parce que j’étais hyper attiré par les supports volants et que je voulais me lancer dans un projet olympique à foil » Enzo passe d’une à deux coques, et se lance en Nacra17 en 2020 et intègre le Centre d’Entraînement Méditerranée (CEM) à La Grande-Motte. Après un an et demi de compétition et une 5e place au Mondial Jeunes de Nacra 17 en 2020, il décide de changer de voie. « On n’a pas fait des performances incroyables mais ça m’a permis de découvrir l’olympisme et de travailler de manière plus professionnelle avec de la préparation physique journalière et un budget à monter, à être plus investi. Ça m’a aussi permis de savoir que c’était ça que je voulais faire de ma vie. C’était une expérience hyper intéressante ».  

    S’il consacre la majeure partie de son temps à la voile, Enzo n’en oublie pas pour autant ses études. Après un bac S et un passage à l’INSA, il entre à l’EDHEC où il suit un cursus online depuis 2020. Une formule qui lui permet de gérer son planning comme il le souhaite et d’augmenter son temps de navigation grâce à des cours enregistrés. A l’été 2022, Enzo se met à fond dans le Moth à foil et pars s’entraîner de plus en plus fréquemment sur le lac de Garde (Italie) avec les meilleurs de la série et commence à performer chez les Seniors avec un premier Top 10 (9e place) au Championnat du Monde 2022, puis une 6e place en 2023.  

    En parallèle, il rêve d’America’s Cup. « Quand j’ai entendu parler de la Youth America’s Cup qui devait avoir lieu à Auckland en 2020, je me suis dit que c’était l’une des meilleures passerelles pour comprendre comment ça fonctionnait et pouvoir intégrer un jour la Coupe avec les « grands ». J’avais envie d’y participer, car c’est mon rêve et mon objectif de gagner un jour la Coupe », se souvient-il. Enzo contacte alors Charles Dorange en vue de la Youth America’s Cup 2024. « J’ai eu la chance de faire partie des pré-sélectionnés et de pouvoir envoyer mon dossier. J’ai ensuite suivi tout le processus de sélection, avec un premier stage en avril 2023 à l’ENVSN à Quiberon puis un second programme de sélection un peu plus poussé. On est allés à Barcelone où on a fait du simulateur. Ça a bien matché avec le team. Au fur et à mesure des navigations, j’ai senti que les membres de l’équipe me faisaient confiance. J’ai appris ma sélection le 14 décembre dernier. La journée a été assez longue car on pouvait recevoir un appel entre 14 et 18 heures. C’est Bruno Dubois qui m’a annoncé ma sélection en tant que skipper. J’étais super heureux car c’était la concrétisation d’un gros travail ». Et le début d’une belle aventure.  

    Quand il n’est pas sur l’eau, Enzo, passionné de sport en général, suit un petit peu l’actualité des autres disciplines.  « Quand j’étais un plus jeune, j’étais un grand fan de foot. J’en ai fait un peu, ainsi que du basket, du tennis et du tennis de table avec mes copains, mais je n’ai pas pratiqué un autre sport en club que la voile. J’ai eu la chance de trouver le mien du premier coup », avance Enzo. Ses « idoles » : Jean Le Cam et Nathan Outteridge. « Je suivais Jean pendant ses Vendée Globe, ses Route du Rhum. J’ai même eu la chance de faire un tour sur son IMOCA à son arrivée en Guadeloupe quand j’avais deux ans. Et qu’il baptise mon Optimist, c’était un super moment ». Pour autant, Enzo, qui « aime bien dormir dans son lit le soir », ne se voit pas pour le moment se lancer un jour dans la course au large. « Quand j’ai commencé vraiment le 420 et que je me suis intéressé davantage à la voile olympique, je me suis dit que le mec que j’aimerais être était Nathan Outteridge. Il performe sur tous les supports et est hyper compétiteur. C’est inspirant et c’est une personne à qui je m’identifie ». Quand il ne navigue pas, il regarde du bateau. « J’essaie vraiment de regarder ce qu’il se fait sur la Coupe et les éditions précédentes sur les réseaux, sur YouTube. J’aime bien aller courir ou faire du sport en général, j’en ai besoin ».  

     

     

    Que représente la Coupe ?: « Je rêve de la gagner un jour, pas juste d’y participer. Et j’espère que ça va devenir un objectif et que j’aurai la chance de pouvoir le faire. J’organise mes saisons sportives et ma vie en général autour de ça. Je fais du Moth parce que tous les barreurs de la Coupe en font. Je peux me battre avec eux au Championnat du Monde. C’est toujours un moment incroyable d’être sur la ligne de départ avec des marins comme Tom Slingsby ou Nathan Outteridge, de pouvoir se battre contre des mecs que je regarde sur YouTube. J’ai fait mon premier Championnat du Monde de Moth en 2021. C’était un truc énorme pour moi de voir toutes ces stars sur le parking, de naviguer contre elles. J’espère pouvoir un jour me battre avec eux sur la Coupe. » 

    Un moment qui t'a marqué : « Il y en a plein mais celui qui m’a le plus marqué, c’est le come-back des Américains en 2013. C’était quelque chose d’hyper fascinant, inspirant. Et je ne parle pas uniquement de ce qu’il s’est passé sur l’eau mais de tout le process mis en place par l’équipe pour essayer de revenir dans le match. J’ai eu la chance de côtoyer un peu Philippe Presti en Moth. Il m’a donné beaucoup de conseils. La manière dont il raconte l’histoire de son point de de vue est inspirante. Ça montre que dans le sport, tant que ce n’est pas fini, il y a toujours une chance de gagner. »  

  • 2010
    Gaultier Tallieu
    2010

    Gaultier Tallieu, régleur à bord de l’AC40 Orient Express – L’Oréal Racing Team sur la Youth America’s Cup

    Sur l’eau depuis sa plus tendre enfance, Gaultier Tallieu, qui a suivi une filière assez classique, sera l’un de deux régleurs à bord de l’AC40 Orient Express – L’Oréal Racing Team sur la Youth America’s Cup. Portrait d’un jeune navigateur à la tête bien faite, et bien pleine.

    Gaultier grandit face à la mer, à Ronce-les-Bains, entre Royan et La Rochelle. « La maison de mes parents était au bord de la plage, à 200 mètres d’un club de voile. Je suis monté la première fois sur un bateau quand j’étais encore dans un landau. Mon père, qui est fan de vieux gréements, en a toujours eu pour faire des croisières ou se balader », raconte celui qui débute l’Optimist à 5 ans et demi, en loisir d’abord. Mais sa passion pour la compétition, le jeune navigateur la doit à son frère aîné, qui « a fait du haut niveau en catamaran avant d’arrêter en terminale pour se focaliser ses études ». S’il fait du tennis en compétition, il arrête vers l’âge de 12-13 ans pour se consacrer à la voile. « J’ai commencé la compétition en Optimist à l’âge de 8 ans et suis rentré au Centre d’entraînement de La Rochelle quand j’étais au collège, avant de continuer au Pôle Espoir à la fin du collège/début du lycée ». Sur place, il rencontre Enzo Ballanger avec qui il se lance en 420. L’aventure dure trois belles années, avec plusieurs résultats dont un titre de vice-champions de France et d’Europe, et une 4e place au Mondial ISAF Jeunes. « Après le baccalauréat, on a voulu continuer sur un projet de 470 mais quand le support est devenu mixte un an après, on a pris des chemins différents tout en continuant à faire quelques régates ensemble ». Pendant sa deuxième année post-bac, il commence à régater avec les Match Attack de Timothé Polet pour aller cherche le titre de Champion d’Europe de Match Race. Gaultier déménage ensuite Lyon où il entre à l’INSA, où il est toujours actuellement. En parallèle de ses études d’ingénieur, il monte un projet Tour Voile en Diam 24 en 2021, dont il est le skipper. « On a fini 4e. L’an dernier, on a l’a refait en Figaro et on a fini 3e. C’est important pour moi de monter des projets de A à Z, de gérer la recherche de partenaires et d’avoir la double casquette de gestion de projet et de navigateur. J’ai continué à faire du Match Race à côté ».

    L’an dernier, alors qu’il lui reste un an à faire chez les Jeunes, Gaultier intègre le Pôle Espoir d’Antibes, Thimothé ne naviguant plus chez les Jeunes. Ce changement de Pôle et d’équipage correspond au lancement du projet Youth de l’Orient Express – L’Oréal Racing Team. « Je me suis lancé à fond dedans. Je sentais qu’un projet était en train de se monter. J’ai essayé de me renseigner mais finalement, c’est eux qui m’ont contacté. J’étais super content de pouvoir montrer de quoi j’étais capable », raconte-t-il, précisant que sa sélection a été un peu particulière. « Au départ, je n’ai pas été pris comme titulaire mais comme premier remplaçant et coordinateur de l’équipe Youth de par mon parcours. C’est un rôle que j’ai apprécié car il m’a permis de voir comment ce genre d’équipe travaillait et de connaître tout le monde. Malgré mon statut un peu particulier, j’ai continué à faire du simulateur et à naviguer. J’ai eu une bonne surprise le 14 décembre dernier quand on m’a annoncé que je faisais partie des six titulaires. Ça montre que l’on peut réussir, même en entrant par ‘la petite porte’ ».

    S’il se réjouit de faire partie de l’équipe, Gaultier ne délaisse pas ses études pour autant. « Je continue les cours même si j’ai un sur-aménagement de mon emploi du temps au second semestre. Ça m’intéresse beaucoup car je suis en génie mécanique avec une spécialité mécatronique et systèmes, ce qui est très proche du bateau. Ça me permet d’avoir un œil différent sur le fonctionnement du bateau et des systèmes embarqués. C’est très enrichissant ».

    Quand il n’est pas sur l’eau ou à l’école, Gaultier essaie de passer du temps en famille ou entre amis. « Quand ma copine était à Paris, on allait visiter des musées. C’est important pour moi de pouvoir me déconnecter et ne pas faire toujours des choses en rapport avec le bateau. Ça permet de me nourrir d’autres sujets et d’avoir un bon équilibre entre des univers différents et, au final, de ne pas être saturé, d’avoir le recul nécessaire tout en restant frais, motivé et focus quand il faut l’être ». Son rêve : vivre du bateau en étant navigateur professionnel, et si possible participer un jour à l’America’s Cup. Mais avant ça, Gaultier a une autre ambition : participer aux Jeux Olympiques de 2028 avec Theo Revil en 49er, les deux jeunes hommes s’étant lancés dans une préparation olympique ensemble en décembre dernier.

    Date de naissance : 3 janvier 2001
    Lieu de naissance : La Rochelle (17)

    Sa devise
    : « Le plus grand secret de la réussite, c’est de se fixer un but et de ne jamais le perdre de vue. »

    Ce que l’America’s Cup représente pour lui
     : « C’est le trophée le plus mythique, qui regroupe les aspects compétition de haut niveau, technologique et médiatique, le prestige. C’est un peu comme dans la Formule 1. La R&D et les limites sont poussées au maximum pour aller chercher le trophée. Il n’y a pas de compromis. C’est une compétition qui me fait rêver depuis tout petit et que je regardais. La dimension Match Race m’a toujours plu. L’approche n’est pas la même que pour une course en flotte classique. Ce ne sont pas les mêmes facultés et compétences qui sont mises à l’épreuve. J’aime aussi beaucoup cette guerre technologique, le fait que la compétition développe plein d’autres aspects qui permettent d’enrichir techniquement et technologiquement la société et le transport maritime. C’est toujours intéressant de voir ça de l’intérieur. »

    Un souvenir précis de l’America’s Cup : « Quand les Néo-Zélandais sont arrivés aux Bermudes avec leur vélo sur le bateau en 2017. Maintenant, ça peut paraître tout bête car on l’applique partout, mais ils étaient les premiers, ou un des premiers, à y avoir pensé. Grâce à ça, ils géraient mieux l’énergie et en produisaient plus. Ça a montré que parfois, il ne fallait pas trop se compliquer la tête pour aller vite en bateau, juste trouver des choses qui marchent. »

  • 2011
    Lou Mourniac
    2011

    Lou Mourniac, qui navigue depuis l’enfance, a intégré l’équipe des jeunes Orient Express – L’Oréal Racing Team pour la Youth America’s Cup. Une satisfaction pour la jeune femme, qui suit avec brio le chemin tracé par son père, son oncle, son frère et son cousin.

    Difficile de ne pas tomber dans la voile dès l’enfance quand on est issue d’une lignée de marins. Ce n’est pas Lou Mourniac qui dira le contraire. « Mon papa, qui faisait de la voile et qui travaillait à l’ENVSN, naviguait avec mon oncle, Philippe, qui a fait partie de trois équipes sur la Coupe. Ils ont fait deux préparations olympiques, pour les Jeux d’Atlanta et de Sydney», raconte Lou, dont la famille est originaire du Sud-Est de la France. « J’ai passé beaucoup de temps avec mon frère sur le parking à bateaux, très jeune. Difficile de faire autre chose que de la voile quand on habite à Quiberon et quand ton père en fait tous les jours. C’était la voile qui nous permettait de vivre, en plus du métier de ma maman », indique Lou, dont le cousin, Bruno, a fait partie de l’équipe Youth sur l’America’s Cup en 2017. Et dont le frère, Tim, vient de décrocher vient de sa sélection pour Paris 2024 en Nacra 17, coaché par leur père.

    Lou tire ainsi ses premiers bords à l’âge de sept ans à l’ASN Quiberon en voile loisir pour s’amuser, tout en pratiquant le basket en compétition pendant huit ans. « Je faisais de la voile le mercredi et le samedi mais aussi du tennis, du golf, de la guitare et du théâtre. Vers 12-13 ans, un groupe s’est monté dans mon club pour faire de la compétition en Open Bic. Ça a commencé à bien marcher en compétition et je me suis fait des amis à la voile. J’ai voulu continuer au lycée », lance celle à qui l’on propose de rentrer au Centre d’entraînement département en Nacra 15. « Mon frère venait de gagner un titre mondial et on a toujours été très proches du catamaran dans ma famille. C’est un type de bateau qui m’a toujours séduit, et c’était mixte. J’en ai fait deux ans avec Elouan Barnaud. Comme il était un peu plus âgé que moi, j’ai dû changer d’équipier. J’ai ensuite terminé 3e du Championnat de France en tant que barreuse ». Lou poursuit en Nacra tout en faisant des études supérieures. « Je suis entrée en école d’architecture. J’étais assez forte dans toutes les matières à l’école et je trouvais la discipline assez généraliste. Je ne connaissais pas du tout ce monde-là mais j’ai toujours eu un côté créatif ». Son choix se porte sur Nantes, car on lui propose de rentrer au Pôle de La Rochelle et de continuer en Nacra, en devenant équipière, ce qui lui permet de découvrir un autre poste. « J’ai jonglé entre la voile et les études. Je n’ai pas voulu choisir entre les deux car arrêter l’un ou l’autre était impossible pour moi. C’était un peu sport mais c’était incroyable. Je réussissais dans les deux car j’étais à fond et parce que ça me tenait à cœur », avance celle qui accroche deux titres à son palmarès en Nacra 15 avec son barreur : celui de vice-champions d’Europe et de Champions du Monde, avant de tourner la page du Nacra 15. « Mon papa faisait de l’ETF26 et son sponsor montait un projet féminin. J’ai été appelée par Mathilde Géron pour être flight controller. Ça m’a permis d’apprendre à voler sur un catamaran beaucoup plus grand, et de faire mes premiers pas dans la voile professionnelle ». Lou navigue aussi en 69F dès 2021, appelée par un certain Charles Dorange.

    Quand elle apprend la création de la première Womens’ America’s Cup, elle se projette assez vite et trouve ça « chouette qu’il y ait des femmes sur la Coupe ». Quand l’annonce du projet Youth tombe, Lou, qui navigue beaucoup en ET26 et 69F, prend conscience de tout ce qu’un tel projet pourrait lui apporter. Elle remplit alors un dossier de candidature et passe les sélections à l’ENVSN. « Au départ, j’ai été retenue comme remplaçante. Le Team m’a rappelée en octobre pour un évènement en 69F. On a remporté la Youth Foiling Gold Cup. Je m’étais donnée à fond car j’avais à cœur de gagner pour le projet. Finalement, j’ai intégré l’équipe le 14 décembre dernier ». Pour Lou, la Youth America’s Cup est « une super opportunité, une passerelle, un biais pour prétendre à faire de grandes choses ensuite, une expérience très formatrice ». Si elle rêve de victoire, elle ne ferme pas la porte à l’olympisme. « J’aimerais bien repartir sur un support olympique mais j’avoue que j’ai du mal à me projeter. Je vis beaucoup plus le moment présent et  prépare toujours mes saisons au dernier moment. Là, je vais essayer de faire le maximum pour progresser le plus possible et faire de bons résultats », confie celle qui aime faire de la wing pendant le peu de temps libre dont elle dispose. Et qui aimerait participer à la Womens’ America’s Cup, un jour.

    Date de naissance : 15 mars 2023
    Lieu de naissance : Vannes (56)
    Sa devise : « Less is more. »

    Ce que la coupe représente pour elle : « C’est le graal, en plus des Jeux Olympiques. Il y a plusieurs compétitions à gagner en voile : les Jeux, The Ocean Race, le Vendée Globe et la Coupe. Elle représente l’excellence sportive et l’expérience de toute une équipe. C’est un circuit qui fait évoluer notre sport. On ne peut pas trouver beaucoup mieux. »

    Un souvenir précis de l’America’s Cup : « Je me souviens de la finale entre les Néo-Zélandais et les Américains en 2017. C’était un moment de sport juste énorme. »

     

     

  • 2013
    Matisse Pacaud
    2013
  • 2015
    Théo Revil
    2015

    Issu d’une famille de marins, Theo Revil fait partie des meilleurs navigateurs de sa génération. Engagé dans une préparation olympique en 49er avec Gaultier Tallieu, il a été sélectionné pour participer à la Youth America’s Cup au sein d’ Orient Express – L’Oréal Racing Team en tant que régleur de l’AC40.

    Chez les Revil, la voile est une histoire de famille. Son père, Xavier, a en effet couru en Tornado pendant de nombreuses années et représenté la France aux Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Pas étonnant donc que Theo, qui a grandi sur les rives du lac d’Aix-les-Bains, se soit lancé dans la voile, même si on père ne l’a jamais poussé à en faire. « J’ai essayé plusieurs sports dont le judo, que j’ai pratiqué pendant six ou sept ans. J’ai fait quelques compétitions. J’ai fait aussi un an de foot et j’ai essayé le handball, mais pas en club », se rappelle Theo, qui a toujours aimé la compétition parce que ça pousse à « essayer d’être meilleur que les autres, à comprendre pourquoi on ne l’est pas le cas échéant, et à travailler pour gagner la fois suivante ».
    A sept ans, il tire ses premiers bords en Optimist sur le lac d’Aix-les-Bains et se lance dans la régate six mois plus tard. En 2014, sa famille déménage à La Baule. Theo effectue sa dernière année d’Optimist là-bas avant de passer en 29er au Pôle Espoir de La Baule l’année suivante. « J’ai découvert un nouveau terrain de jeu avec beaucoup plus de vagues et de vent. Avant, je n’avais fait qu’une régate en Corse et toujours navigué sur un plan d’eau intérieur. C’était cool pour parfaire mon apprentissage ». Pendant ses quatre années de 29er, il fait ses premières régates internationales, commence à s’entraîner un peu avec les étrangers et décroche son premier titre et pas des moindres : celui de Champion du Monde Jeune 2017.
    Sacré Champion d’Europe en 2018, le jeune homme, qui est alors en Sports Études, se dit qu’il a les cartes en mains pour se lancer dans l’olympisme. « J’ai bien aimé régater à l’international et nos bons résultats m’ont donné envie de continuer. Je rêvais de faire de l’olympisme et c’était cool de voir que ce rêve était en train de commencer à se concrétiser », indique celui qui passe au 49er en septembre 2018 tout en poursuivant ses études « en STAPS d’abord, avant de faire un DPJEPS à Quiberon », qu’il valide en janvier 2023. « Je suis parti dans une préparation olympique mais on s’est arrêté il y a un an et demi. J’ai ensuite fait un an de pause avant d’apprendre qu’il y aurait une équipe Youth sur l’America’s Cup. J’ai essayé de savoir comment les sélections allaient se passer avant d’être contacté ». Après avoir passé les différentes étapes avec succès, Theo apprend sa sélection le 14 décembre dernier. « C’est cool d’en faire partie. Je devrais être régleur tribord normalement même si les postes ne sont pas encore définis à ce jour. J’ai hâte de naviguer sur l’AC40 ».

    Lors de la sélection qui se déroule à l’ENVSN à Quiberon, Theo se rapproche de Gaultier Tallieu. Ensemble, ils décident de « monter un projet pour les Jeux Olympiques de 2028 et plus » et reprennent le chemin de l’entraînement fin 2023. « Mon premier rêve reste de faire les Jeux. C’est mon objectif principal. Mais la Coupe me fait rêver aussi. C’est quelque chose que j’envisage dans un second temps. Si ça arrive un jour, ça sera vraiment génial mais ce n’est pas encore un objectif en soi. Par contre, si l’occasion se présente un jour, il faudra la saisir et la gagner deviendra un objectif ».

    S’il ne garde pas de souvenirs de la participation aux Jeux Olympiques de son père, Theo en a plus de ses années de course au large. « Le voir naviguer autour du monde m’a donné envie de faire de la course au large en équipage un jour et d’emprunter la même voie que lui, ou en tous cas d’essayer. J’aimerais bien connaître un jour les mers du sud, ou juste la navigation au large. Ça m’intéresse vraiment et je pourrais me tourner vers la course au large si je n’arrive pas à aller au bout de mes rêves dans l’olympisme », confie Theo, qui vit toujours à La Baule, où il passe le plus clair de son temps sur ou dans l’eau. « Je fais du surf et du kite quand je ne navigue pas, j’adore être sur l’eau ».

    Date de naissance : 13 février 2000
    Lieu de naissance : Rouen (76)
    Sa devise : « Le travail finit par payer. »

    Ce que représente l’America’s Cup pour lui : « C’est l’un des projets les plus complets. Pour gagner, il faut être bon dans tous les aspects : les marins, le bateau et son développement, les infrastructures qu’il y a derrière et le shore team. Il faut avoir des gens compétents à chaque poste car c’est une victoire d’équipe. Personne ne peut rien faire sans les autres. »

    Un souvenir précis de l’America’s Cup : « L’une des choses qui m’ait le plus marqué, même si j’étais jeune à l’époque, reste le come-back des Américains face aux Néo-Zélandais en 2013. C’était quelque chose de quasi improbable. Ça prouve que les marins ne sont pas les seuls à pouvoir faire la différence à ce niveau-là. »

     

     

     

     

  • L'équipe française


    6 jeunes sélectionnés

    Skipper : Enzo BALANGER - 9e mondial Moth sénior, 3e mondial 420, Champion d’Europe Optimist - La Pelle Marseille
    Ange DELERCE - Vice-champion du monde open en 420, Champion d’Europe en 420 – SR Antibes
    Lou MOURNIAC - Championne du Monde et Vice-Championne d’Europe de Nacra 15– ASN Quiberon
    Matisse PACAUD - 4e au Championnat du Monde Senior 470, Champion d’Europe et Champion du Monde jeune 470, meilleur espoir de l’année 2022 en France – YC Cannes
    Théo REVIL - Champion du Monde ISAF 29er, 4e mondial jeune 49er – CNBPP
    Gaultier TALLIEU (également en charge de la coordination de l’équipe) - Champion d’Europe de Match Racing – BN La Palmyre


    Alex KOWALSKI occupera le poste de Datas analyste pour les deux équipes.

     Plus d'informations sur les sélections

  • La Youth America's Cup dans le détail


    Qu'est-ce que la Youth America's Cup?

    Une compétition internationale mixte ouverte aux hommes et aux femmes âgés de 18 à 25 ans.

    Quand ?
    Du 17 septembre au 27 septembre 2024


    Qui peut y participer ?
    Le Defender et tous les Challengers doivent constituer une équipe.
    De plus, une invitation à participer à la Youth America's Cup a été adressée à six équipes de pays non représentés dans la 37e America's Cup :
    - CANADA - Le Royal Vancouver Yacht Club du Canada
    - NETHERLANDS - le Royal Maas Yacht Club and KoninKlijke Nederlandsche Zeil&Roeivereeniging
    - SPAIN - le Real Club Náutico de Barcelona
    - GERMANY - Kieler Yacht Club and Norddeutscher Regatta Verein
    - SWEDEN - Royal Gothenburg Yacht Club and Royal Swedih Yacht Club
    - AUSTRALIA - Cruising Yacht Club of Australie

    Le bateau ?
    La flotte naviguera sur un AC40, un monocoque monotype à foils.
    Sa vitesse de pointe est d'environ 45 nœuds (85 km/h).
    L'équipage est composé de quatre personnes.

    Où les bateaux seront-ils amarrés ?
    Les AC40 seront amarrés à la marina olympique de Barcelone.

    Quel est le format ?
    12 équipes seront réparties en 2 groupes de 6 bateaux.

    Étape 1 : 3 jours de 6 à 9 courses en flotte pour chaque groupe.
    Les 3 premiers de chaque groupe se qualifient pour le tour suivant.
    Étape 2 : 1 jour de 3 à 4 courses en flotte.
    Les 2 premiers se qualifient pour la finale.
    Finale : un match race, le vainqueur remporte tout.


    Les résultats des deux précédentes éditions de la Youth America's Cup ?

    Red Bull Youth America's Cup 2017
    1. GBR Land Rover BAR Academy
    2. NZL Sailing Team
    3. SUI Team Tilt

    Red Bull Youth America's Cup 2013
    1. NZL Sailing Team avec ETNZ
    2. NZL Full Metal Jacket Racing
    3. POR ROFF Cascais Sailing Team