Un Mondial de Moth instructif pour Kevin Peponnet

En décembre dernier, tout juste 2 mois après la 37e America’s Cup, le barreur de l’AC75 et le régleur d’aile du F50 français sur SailGP, Kevin Peponnet quittait Barcelone, direction la Nouvelle Zélande pour faire ses armes en Moth à l’occasion du Mondial qui s’est déroulé à Manly en janvier dernier.

Piqué par cette classe open de monocoque volant long de 3,35 mètres, il s’est réengagé sur le Mondial qui vient de s’achever à Malcesine ; il y signe une belle 41place après avoir accédé au rond or aux côtés de son compatriote Enzo Balanger.

« Quel championnat ! Je me suis régalé et ai pas mal progresser. Il y a tout juste six mois que je m’y suis mis. Entre les deux Mondiaux, je me suis un peu entrainé à Quiberon, mais seul ! Là, je me suis installé à Malcesine après le Sail Grand Prix de New York ce qui m’a permis de bien m’étalonner aux côtés d’un certain Paul Goodison par exemple qui m’a apporté pas mal de conseils. Enzo m’a aussi beaucoup aidé. J’aime beaucoup ce-t aspect convivialité, échanges, entraide qu’il y a dans cette série ».

Objectif rempli ?

Kevin : « Après la Foiling Week, je me disais qu’un Top 25 était peut-être accessible. Mais le niveau du Mondial était un cran au-dessus. J’étais pas mal pendant les phases de qualification mais ai un peu reculé dans les Finales. Me retrouver en rond or, c’était un objectif accessible au regard de ma connaissance du support. Il est donc rempli, mais j'espérais un peu mieux ! ».

Des points à améliorer ?

Kevin : « Oui, il y a des facteurs bien identifiés que je peux améliorer comme notamment les départs. Tu te retrouves à 60 sur la ligne, lancés à pus de 30 nœuds sur des foils aiguisés, tu n'as pas de cockpit pour te protéger, il faut savoir gérer les engagements !

Ensuite, il y a un facteur limitant que j’ai du mal à combler, c’est mon poids léger, un véritable handicap pour la performance ! Je suis à 67 kilos quand il faudrait en faire 15 de plus ! Ça ne m’aide pas. J’ai pu trouver quelques tactiques pour compenser comme mettre une voile ou un foil plus petit … Mais la météo à Malcesine était compliquée et orageuse, je n’ai donc pas navigué dans les conditions optimales. »

Pourquoi le Moth t’attire t’il autant ? Que t’apporte ce support ?

Kevin : « Ce que je trouve fantastique avec le Moth, c’est qu’il s’agit d’une série en développement. Elle est open. Tu te retrouves donc à côté de bateaux qui ont pu être imaginés par leur skipper. Ça cogite, ça se questionne pour gagner un pouième de nœuds. Personne n’a le même bateau ! D’ailleurs, sur le plan d’eau, j’ai pu constater qu’il y avait pas mal de personnes qui ont participé à l’America’s Cup dans les départements techniques ou comme analystes de performance. Le Moth attire des profils multiples. C’est très enrichissant car tu restes en alerte niveau technique.

Même si cela fait 3 saisons que je navigue sous les couleurs de l’équipe de France Sail GP et sur l’America’s Cup, je viens d’une culture du bateau archimédien.  Naviguer sur un Moth me permet de rester dans le bain techniquement, de travailler les automatismes sur un bateau volant. J’ai développé des sensations. Je savais que j’allais trouver tout ça dans cette Classe mais je pense que j’ai acquis plus d’expérience qu’imaginé à la base ».

Ça va te servir sur les prochains Sail Grand Prix ?

Kevin : « Effectivement, ces navigations en Moth entre deux Grand Prix sont loin d’être du temps perdu ! J’aiguise plein de compétences comme la prise de décision rapide sur un bateau volant.
Tout ce qui est tactique de flotte, vitesse d’évolution, maintien de l’équilibre sur le foil, je peux transposer ça sur les régates en F50 » »

Et la suite ?

Kevin : « Je vais en discuter avec Enzo et Quentin. Mais pourquoi pas se regrouper pour créer un groupe dynamique en Bretagne pour progresser en Moth ? Après, il y a l’élément financier, qui n’est pas neutre dans l’équation. C’est un aspect à travailler avec des partenaires.
En tous cas, cette série est vraiment stimulante que ce soit pour l’aspect technique open qu’au niveau des relations humaines. Réflexion en cours donc !  Mais là, il est temps pour moi de me concentrer sur Portsmouth ! »

Rendez-vous en fin de semaine en Angleterre pour le prochain Sail Grand Prix !